jeudi 31 décembre 2009

Les bagages de l’espoir


Le nouvel an est fêté partout de façon différente. Chaque pays a ses propres traditions. Au Venezuela tout le monde mange des "hallacas", un plat typique fait pour les fêtes de décembre, et à minuit, beaucoup des familles écoutent à la radio le poème Las uvas del tiempo (les raisins du temps) du poète vénézuélien Andrés Eloy Blanco. Lorsque les cloches des églises annoncent minuit, nous mangeons douze raisins en faisant un vœux pour chaque mois du nouvel an qui arrive, puis, nous embrasons tous les invités et nous sortons à la rue pour voir les feux d’artifices. La plupart de gens sortent aussi avec un verre d’eau, qu’ils versent pour la santé, avec des pièces qu’ils jettent pour la prospérité et avec un bagage pour voyager. Il y a quelques années, nous courions le plus loin possible avec le bagage pour voyager loin pendant les vacances, mais maintenant, je découvre avec désespoir que les nouvelles générations courent très loin pour pouvoir partir du pays. Même l’année dernier les enfants autour de moi, dans un acte d’innocence et d’espoir, se partageaient ma valise car c’était celle qui avait "bien marché".

Le jour du réveillon, on a le droit de faire tous les vœux que l’on souhaite, alors je voudrais qu’un jour mon pays redevient un pays où les gens auront envie d’y vivre, non celui où toute la jeunesse ne pense qu’à partir.

jeudi 24 décembre 2009

Chavez à Copenhague


Notre président ne perd aucune opportunité de se montrer en publique pour se faire de la publicité. Chaque fois qu’il y a une conférence, il est là pour faire la une et se présenter comme le sauveur du monde même s’il ne propose jamais une solution viable aux problèmes qu’il dit vouloir résoudre. Rater la Conférence de Copenhague n’était donc pas envisageable pour lui.

Il dit dans son discours que le changement climatique a été causé par les grandes puissances industrielles et que les pays riches doivent trouver un accord tout de suite avec des objectifs chiffrés. Jusqu’ici tout va bien et je partage complètement son point de vue. Mais après, avec son habituelle combinaison de mauvaise fois et ignorance, il nous dit que tout c’est la faute aux Etats-Unis (son ennemie pollueur) et au capitalisme et que l’on ne devrait pas exiger à la Chine (son ami pollueur) de diminuer ses émissions de CO2. Il dit au même temps que les Etats-Unis consomment trop de carburant sans dire que c’est justement lui et notre pays le plus fiable fournisseur de ce pétrole, et que presque la totalité de nos revenus viennent de ce commerce (en très bonne santé) avec les US.

En tout cas, son discours m’a fait pensé à sa politique par rapport à la consommation de carburant dans notre pays. Au Venezuela, pour ne pas perdre de votes dans les élections, Chavez maintient le prix de l’essence contrôlé à des niveaux très bas. Pour cela l’Etat vénézuélien subsidie plus de 95% du prix réel de l’essence et il la vend donc à pertes en affichant un prix à la pompe de 0,03 € le litre. Oui, vous avez bien lu : 0,03 € le litre d’essence ! c’est moins cher que l’eau. L’état paie pour que l’on consomme plus en échange de votes. Du coup, l’essence est gaspillée comme nulle part ailleurs dans le monde, les 4x4 sont les voitures à la mode, l’essence est utilisée même comme solvant pour nettoyer, et la prise de conscience sur la diminution de la consommation de carburant n’est pas du tout à l’ordre du jour. Les émissions de CO2 vénézuéliennes restent évidement petites par rapport aux grands pollueurs de la planète, mais quelqu’un comme Chavez qui pratique ce type de méthodes, encourageant davantage la consommation de carburant et les rejets de CO2 pour des raisons électorales, n’est pas le mieux placé pour nous donner des leçons sur le changement climatique.

Le meilleur de son discours arrive à la fin où il nous donne La Solution au problème du climat, qui, en plus, est présenté comme la solution à tous les problèmes de l’humanité. Quelle est la solution ? Elle n’est autre que "le socialisme" ! Là, je me suis dit : qu’est-ce que nous sommes bêtes ! Comment n’avoir jamais pensé à cette solution-là ! Il paraît que les pays socialistes d’Europe de l’Est étaient exemplaires en matière de pollution, que L’URSS était aussi un exemple à suivre en matière de respect de l’environnement et que la Chine communiste avait les villes les moins polluées du monde, mais les dirigeants de la planète ne veulent pas voir ces évidences. Heureusement que Chavez est là pour nous montrer le chemin !

mercredi 16 décembre 2009

Le dix-septième anniversaire d’un coup d’état

Il y quelques jours, le 27 novembre, c’était le dix-septième anniversaire d’un des coups d’état qui a été organisé par Chavez et ses partisans. À l’étranger, on se souvient seulement que Chavez est arrivé au pouvoir par la voie démocratique, mais on ignore qu’il a orchestré, en étant militaire, deux coups d’état contre un président démocratiquement élu: le premier le 4 février 1992 et le deuxième le 27 février de la même année.

Dans le premier coup d’état, les putschistes ont réussi à prendre des places militaires importantes dans le pays mais Chavez a échoué à contrôler Caracas. La deuxième tentative a été réalisée par ses partisans dans l’armée car Chavez était en prison. En tout cas, à l’époque, ces deux tentatives de coup d’état, qui ont provoqué la mort de plusieurs innocents civils et militaires, n’ont été pas soutenues par la population, même si le président de l’époque n’était pas du tout populaire.

Après ces deux tentatives frustrées et quelques années en prison, le Président Caldera a gracié les militaires putschistes. À sa sortie de prison Chavez a été convaincu par une partie de la gauche vénézuélienne de que pour arriver au pouvoir au Venezuela, il fallait le faire par les urnes, car les vénézuéliens avaient une longe tradition démocratique (depuis 1958) par rapport au reste de l’Amérique latine où les dictatures était majoritaires.

Aujourd’hui, même si un coup d’état a une connotation négative et qu’aucun des partisans du régime de Chavez en France ou ailleurs ne parle du sujet, au Venezuela ce n’est pas le cas. Notre Président, au même temps qu’il critique le coup contre lui en 2002 et le coup d’état contre son allié hondurien Manuel Zelaya cette année, a décrété le 4 février jour de fête nationale. Comme quoi la double morale chaviste nous explique qu’il y a des bons et de mouvais coup d’état.