mardi 23 février 2010

Une crise énergétique


En novembre dernier, une coupure d’électricité dans la ville de Rio la nuit a fait le tour du monde. Pourtant au Venezuela, des coupures d’électricité ont lieu tous les jours, parfois pendant plusieurs heurs, sans qu’on puisse savoir à quelle heure ils vont avoir lieu et sans que personne s’étonne. C’est devenu le quotidien du vénézuélien depuis quelques mois.

Au Venezuela la plupart de l’énergie est d’origine hydraulique. A une époque, on fournissait même de l’électricité au Brésil, mais, depuis l’arrivée de Chavez au pouvoir, le pays n’a plus investi dans le secteur, les centrale thermiques n’ont pas été construites et on n’a pas finit toutes les centrales hydroélectriques prévues pour que l’offre puisse suivre la demande d’une population en augmentation. Alors, cette année, avec la sécheresse qui a subi le pays ces derniers mois qui a fait descendre les niveaux des barrages, une énorme crise énergétique est apparue. Le manque de maintenance des installations existantes, la mauvaise gestion des projets en cours et la corruption sans limites ont fortement réduit la capacité de génération électrique du pays.

Dans cette année d’élections législatives, cette crise risque de diminuer la popularité du gouvernement, car le problème touche tous les secteurs de la population. Chavez essaie alors par tous les moyens de diminuer son impact en faisant croire que c’est le phénomène El Niño qui est responsable, mais il ne nous explique pas pourquoi dans les autres pays de la région qui ont aussi été affectés par El Niño n’ont pas de crise d’énergie, ni pourquoi en 2001, quand on a eu la même sécheresse, il n’y a pas eu de pénurie d’électricité.

On va se rappeler de deux épisodes du mois de février : d’abord Chavez n’a pas accepté l’offre d’électricité faite par la Colombie la semaine dernière pour des raisons "idéologiques", et puis, il a ramené "l’expert en énergie" cubain Ramiro Valdez , pour nous aider à résoudre le problème, quand on sait que la Cuba d’aujourd’hui qui vie avec des problèmes d’électricité encore plus graves que les nôtres.

dimanche 7 février 2010

Des bonnes et des mauvaises contestations



Pendant le sommet de Copenhague sur le climat en décembre dernier, le lendemain de son discours, Chavez s’est réuni avec des étudiants et des groupes altermondialistes qui manifestait dans la rue la veille et qui ont été dispersés avec de gaz lacrymogènes par la police danoise. Il leur disait, sous l’œil crédule des assistants, "au Venezuela une telle répression n’arrive jamais".

Ces groupes altermondialistes, ne savait peut-être pas que la même semaine, les manifestations des étudiants contre le gouvernement vénézuélien ont été réprimées bien pire qu’à Copenhague. Ils ne se rappellent sûrement pas que c’est Chavez le premier qui a soutenu publiquement la répression des étudiants iraniens ces derniers mois en disants qu’ils sont dirigés par les Etats-Unis, et que c’est lui aussi qui a soutenu la répression au Tibet en 2006 en disant que la contestation avait été provoquée par les Etats-Unis. Ils ne savent pas que Chavez n’hésiterait pas à les réprimer eux aussi s’ils choisissaient de manifester contre ses intérêts à lui. Aux yeux de Chavez, les manifestations sont légitimes s’il est d’accord avec la cause que l’on dénonce (à l’occurrence à Copenhague les gouvernement des plus grandes puissances du monde).

En tout cas, la semaine dernière, les étudiants au Venezuela ont manifesté contre le gouvernement à cause principalement de la crise énergétique que vie actuellement le pays et de la fermeture de la chaîne de télévision RCTV. Mais, contrairement à ce qui proclamait Chavez à Copenhague, la répression ne s’est pas fait atteindre. Ils ont été réprimés par la police dans la rue, mais surtout, et du jamais vue avant Chavez, a Mérida, les dirigeants du groupe d’étudiants de l’opposition ont été attaqués chez eux, par des groupes armés, sous la complaisance d’une police qui ferme les yeux. Comme conséquence, dans l’immeuble où ils habitaient, un adolescent est mort, des voitures ont été brûlées, beaucoup d’autres endommagés, l’appartement du gardian a été brûlé, et les habitants de ces immeubles ont une peur qui ne les quittera facilement.

Ironie de l’historie, j’ai appris ce qui s’est passé par des amis qui se sont fait brûler leur voiture, mais qui idéalistes de gauche, sympathisaient encore avec le gouvernement. Chavez, quant à lui, continue à dire que les étudiants qui protestent contre lui sont ceux qui viennent des milieux les plus riches du Venezuela. Ce n’est pas du tout vrai, ce n’est qu’une excuse pour ses partisans les plus naïfs et un moyen de diviser encore plus la population.