lundi 27 avril 2009

La chasse à l’homme. Première partie


Les dernières semaines Chavez a fait ce qu’il n’avait pas fait jusqu’à maintenant : persécuter les gens ouvertement. Le premier exemple est la condamnation, il y a deux semaines, à 30 ans de prison de 3 commissaires et quelques agents de police sans aucune preuve et pour des raisons politiques. Je vous explique le contexte.

Dans les manifestations contre le gouvernement qui ont eu lieu en 2002, des proches du gouvernement ont ouvert le feu contre les manifestants de façon délibérée, afin de provoquer la panique et éviter que les gens puissent se sentir libres de manifester, il y a eu 19 morts. Mais un journaliste a filmé et transmis en direct la scène qui a fait le tour du monde. Il fallait alors trouver une explication et des coupables. Selon Chavez, la video était un montage.

Mais pour les morts, comme le gouvernement n’allait pas emprisonner ces partisans et accepter que cette pratique faisait partie de leurs actions, ils ont décidé d’emprisonner des policiers qui appartenaient à la police métropolitaine, qui était présent lors des événements et qui était dirigée par un maire de l’opposition.

Seulement que ces policiers n’avaient rien à voir avec ces faits et ils ne faisaient que leurs travails. Ce sont des personnes modestes à qui l’on viens de condamner à 30 ans loin de leurs familles, des leurs enfants. C’est une très grande injustice, mais c’est surtout la preuve que le système de justice n’est plus indépendant et qu’il devient un instrument de répression.

samedi 25 avril 2009

« Dépenses superflues »

Le Venezuela c’est un pays pétrolier et on n’y vie que des revenues du pétrole. Alors, avec la chute du prix du baril et la crise mondial, il y a un déficit dans le budget du 2009. Il faut alors diminuer les dépenses, mais au lieu de diminuer les dépenses de fonctionnement du gouvernement, Chavez n’a pas trouvé mieux que demander aux universités publiques (qui sont les meilleurs au pays, et celles où tout le monde peut étudier) d’éliminer les « dépenses superflues » comme l’utilisation d’Internet et l’achat des publications scientifiques.

L’utilisation d’Internet et les publications scientifiques des dépenses superflues ? c’est de la pure ignorance ou plutôt une excuse pour diminuer l’accès à l’information dans les universités publiques, un des secteurs de la société vénézuélienne que Chavez ne contrôle pas encore. En tout cas, si nous voulons être un pays avec une technologie de pointe et non dépendante des pays développés, comme on l’entend dans le discours du gouvernement actuel, ce n’est pas en passant par l’isolement scientifique qu’on va y arriver.

Il y a quelques mois, un scientifique vénézuélien appelé Jaime Requena a montré que la production scientifique au Venezuela aujourd’hui est la plus basse des derniers 25 ans. La conséquence : il a été viré la semaine dernière.

samedi 4 avril 2009

L’insécurité

Vous imaginerez que la principale raison pour laquelle je ne retourne pas en ce moment au Venezuela est la situation politique. Ce n’est pas le cas. Même si le contexte politique est difficile, on peut toujours s’adapter afin de vivre dans son pays : éviter de travailler dans un secteur du gouvernement, ou simplement, éviter d’émettre d’opinions politiques.

La raison principale pour laquelle je ne suis pas encore revenue au Venezuela est l’insécurité. En France, on peut avoir peur de se faire voler quelque chose, mais au Venezuela, on a peur de se faire tuer pour se faire voler son portefeuille ou son téléphone portable. Les meurtres sous contrat sont devenus très courants, et a Caracas, il y a au moins 40 morts tous les week-ends. De plus en plus de pays recommandent à leurs citoyens de ne pas visiter le Venezuela.

Alors quand on y habite on prend des précautions tous les jours. On évite de marcher des longues distances, on ne conduit pas les vitres ouverts et on met des barreaux sur tous les fenêtres, même en étage. On s’habitue et on finit par croire que c’est normal. Mais ce n’est pas le cas ailleurs, alors pourquoi on devrait fermer les yeux et accepter que les vénézuéliens vivent comme ça seulement parce que l’on compatisse avec le gouvernement actuel ?