jeudi 24 décembre 2009

Chavez à Copenhague


Notre président ne perd aucune opportunité de se montrer en publique pour se faire de la publicité. Chaque fois qu’il y a une conférence, il est là pour faire la une et se présenter comme le sauveur du monde même s’il ne propose jamais une solution viable aux problèmes qu’il dit vouloir résoudre. Rater la Conférence de Copenhague n’était donc pas envisageable pour lui.

Il dit dans son discours que le changement climatique a été causé par les grandes puissances industrielles et que les pays riches doivent trouver un accord tout de suite avec des objectifs chiffrés. Jusqu’ici tout va bien et je partage complètement son point de vue. Mais après, avec son habituelle combinaison de mauvaise fois et ignorance, il nous dit que tout c’est la faute aux Etats-Unis (son ennemie pollueur) et au capitalisme et que l’on ne devrait pas exiger à la Chine (son ami pollueur) de diminuer ses émissions de CO2. Il dit au même temps que les Etats-Unis consomment trop de carburant sans dire que c’est justement lui et notre pays le plus fiable fournisseur de ce pétrole, et que presque la totalité de nos revenus viennent de ce commerce (en très bonne santé) avec les US.

En tout cas, son discours m’a fait pensé à sa politique par rapport à la consommation de carburant dans notre pays. Au Venezuela, pour ne pas perdre de votes dans les élections, Chavez maintient le prix de l’essence contrôlé à des niveaux très bas. Pour cela l’Etat vénézuélien subsidie plus de 95% du prix réel de l’essence et il la vend donc à pertes en affichant un prix à la pompe de 0,03 € le litre. Oui, vous avez bien lu : 0,03 € le litre d’essence ! c’est moins cher que l’eau. L’état paie pour que l’on consomme plus en échange de votes. Du coup, l’essence est gaspillée comme nulle part ailleurs dans le monde, les 4x4 sont les voitures à la mode, l’essence est utilisée même comme solvant pour nettoyer, et la prise de conscience sur la diminution de la consommation de carburant n’est pas du tout à l’ordre du jour. Les émissions de CO2 vénézuéliennes restent évidement petites par rapport aux grands pollueurs de la planète, mais quelqu’un comme Chavez qui pratique ce type de méthodes, encourageant davantage la consommation de carburant et les rejets de CO2 pour des raisons électorales, n’est pas le mieux placé pour nous donner des leçons sur le changement climatique.

Le meilleur de son discours arrive à la fin où il nous donne La Solution au problème du climat, qui, en plus, est présenté comme la solution à tous les problèmes de l’humanité. Quelle est la solution ? Elle n’est autre que "le socialisme" ! Là, je me suis dit : qu’est-ce que nous sommes bêtes ! Comment n’avoir jamais pensé à cette solution-là ! Il paraît que les pays socialistes d’Europe de l’Est étaient exemplaires en matière de pollution, que L’URSS était aussi un exemple à suivre en matière de respect de l’environnement et que la Chine communiste avait les villes les moins polluées du monde, mais les dirigeants de la planète ne veulent pas voir ces évidences. Heureusement que Chavez est là pour nous montrer le chemin !

3 commentaires:

  1. Je découvre votre blogue avec grand satisfaction. C'est un grand plaisir lire de vérites que beaucoup de vénézueliens n'osent jamais dire, surtout ici au Québec. Si vous le permetez, j'aimerais vous mettre dans mes liens. Justement, je cherche de gens qui écrivent en français sur la situation en Amérique latine.

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  2. Merci pour votre commentaire, moi aussi j’ai découvert votre blog avec beaucoup d’intérêt car il est très rare de trouver de sites en langue française qui essaient de bien décrire la réalité de notre continent. En France, quelques journaux publient de temps en temps des articles assez objectifs, mais pour la plupart de gens, l’Amérique Latine reste une région très méconnue.

    Évidemment ça me ferait plaisir que vous publiiez l’adresse de mon blog dans le vôtre. Je vous souhaite une très bonne continuation avec votre démarche.

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