lundi 27 septembre 2010

Mathématique vénézuélienne : 52% = 40%


Les résultats de ces élections parlementaires sont présentés par le Président Chavez comme une victoire, mais cette fois-ci l’opposition vénézuélienne peut aussi considérer qu’elle est sorti victorieuse de cette épreuve. Dans le seul bulletin que le gouvernement a annoncé jusqu’à maintenant, le parti de Chavez a obtenu 94 sièges au Parlement, contre 62 pour l’opposition. Si le gouvernement a la majorité, l’opposition a réussi à atteindre son but d’avoir plus d’un tiers des sièges du Parlement, ceux qui sont nécessaires pour pouvoir approuver des lois sans devoir négocier.

La deuxième raison pour laquelle ces résultats sont une défaite pour le gouvernement est le rapport des voix obtenu. L’opposition n’a eu que 40% des sièges, mais elle a eu 52 % des voix ! La seule raison pour laquelle l’opposition n’a pas eu 52% des sièges c’est parce que le gouvernement a soigneusement réaménagé les circuits électoraux cette année en mélangeant les zones où le gouvernement était majoritaire pour ensuite les ajouter aux circuits majoritairement d’opposition. L’intention a été de diminuer le poids de l’opposition dans certains circuits sans perdre trop de votes dans les siens.

Ceci n’est pas une victoire pour le gouvernement. Surtout en sachant que l’argent d’un état pétrolier est mis à disposition de la campagne électorale du gouvernement. Quand vous avez une campagne dans laquelle le candidat du gouvernement peut se payer toute la publicité souhaitée, contre aucun aide pour l’opposition ; quand le gouvernement repartie des appareils électroménagers les jours avant les élections, c’est une lutte inégale, c’est la lutte de David contre Goliath. Mais cette fois-ci, même pas tout l’argent de l’état détourné pour faire de la campagne électorale n’a pas suffi pour assurer la victoire à Chavez, ils ont même perdu 1 million de votes par rapport au referendum de l’année dernière.

Aujourd’hui je suis fière de voir que les 12 ans de Chavez n’ont pas réussi à effacer la tradition démocratique de mon pays, mais surtout, je suis assez fière de voir que mon pays s’est réveillé avec un nouveau visage, un visage d’espoir dans l’avenir.