mardi 30 juin 2009

Un oubli ?


Je ne suis pas d’accord avec les coups d’état. Je pense que les changements politiques doivent êtres faits dans la légalité, mais je ne supporte pas l’hypocrisie. Hier, Chavez a condamné le coup d’état en Honduras, en disant qu’un président élu démocratiquement par le peuple ne doit pas être renversé dans aucun cas par l’armé. Je suis tout à fait d’accord, mais je n’oublie pas la tentative de coup d’état fait par Chavez lui même au Venezuela en 1992, contre un président élu démocratiquement ; tentative qui a été même condamné à l’époque par Fidel Castro. Je n’oublie pas les morts qu’il y a eu, comme les agents de sécurité de la télévision publique qui a été prise par Chavez pour annoncer qu’il avait réussi à prendre le gouvernement. Je n’oublie pas non plus l’image d’un char de guerre en rentrant dans le palais de Miraflores (l’équivalent de l’Elysée). Mais surtout, je n’oublie pas la peur que j’ai eu d’imaginer une dictature militaire s’établir dans mon pays.

Aujourd’hui Chavez appelle à la démocratie, mais il y a 17 ans, il justifiait son action par les mauvaises actions du gouvernement en place (la même excuse des militaires honduriens aujourd’hui). Son discours dépend alors seulement de ses intérêts. Pour moi un coup d’état, ce n’est jamais justifiable.

dimanche 21 juin 2009

Séparation des pouvoirs publics ?

Cette semaine, Isaias Rodríguez, un homme de confiance de Chavez vient d'être nommé ambassadeur du Venezuela en Espagne. Rien de spécial si ce n'est pour le fait que cette personne a fait partie des trois pouvoirs publics au Venezuela dans les dix dernières années et sous le même gouvernement.

De 2000 à 2007 il a été "Fiscal General de la República" (ce qui pourrait être traduit par Procureur Général de la République), un fonctionnaire placé au sommet de la hiérarchie du ministère public et chargé d'assurer la cohérence, le bon fonctionnement et l’indépendance de l'exercice public. Ensuite, il a été nommé en 2007 magistrat du Tribunal Suprême de Justice, la plus haute instance du Pouvoir Judiciaire du pays, dans un poste qu’il a exercé jusqu'à maintenant. Finalement, il fera partie du Pouvoir Exécutif comme ambassadeur en Espagne.

Ceci n’est qu’un exemple qui montre que les limites entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont de plus en plus flous au Venezuela, voir inexistants. On a l’impression que c'est un seul homme qui gouverne, fait les lois et la justice à travers de ses collaborateurs qu'il place là où il en a besoin.

Simon Bolivar, le vénézuélien libérateur d'une grande partie d'Amérique du Sud et héros de Chavez à dit en 1814 : "fuyez le pays où un seul homme exerce tous les pouvoirs: c'est un pays d'esclaves". Malheureusement, ce conseil prend tout son sens aujourd’hui au Venezuela .

jeudi 18 juin 2009

Déguiser la répression


Un gouvernement a différentes façons de censurer ou de fermer un media. La façon directe : la fermeture du media ou l'annulation de sa concession pour transmettre en signal ouvert, comme c’est arrivé à la chaîne de télévision RCTV l’année dernière au Venezuela. Mais, ce n’est pas courant de nos jours, car au niveau international ceci est une indication claire de la manque de liberté d’expression dans un pays.

Il y a une façon plus discrète de fermer un media. Le gouvernement entame un procès contre le media, sous n’importe quelle excuse, et puis lui oblige à payer une amende d’un montant qui compromette les finances du media. C’est justement ce qui est arrivé à la chaîne de télévision Globovision ce mois, à qui une amende initialement annoncée à 5 millions de bolivars, mais finalement fixée à 9 millions (4,2 millions de dollars) a été donnée il y a quelques jours.

La chaîne de télévision a pris l’initiative de collecter de l’argent entre les vénézuéliens pour payer cette amende. Cette initiative a mobilisé la population ce qui révèle l’intérêt du pays pour défendre sa liberté d’expression. Ceci n’a pas beaucoup plu au gouvernement qui ne lâche pas l’affaire et qui vient d’entamer un autre procès contre la même chaîne, mais cette fois avec le but de la fermer directement. Affaire à suivre…

lundi 15 juin 2009

La dépendance alimentaire

Il y a quelques jours, j’ai assisté à une conférence sur l’avenir du climat et les conséquences sur la planète. L’orateur disait qu’il aura probablement une augmentation des besoins alimentaires mondiales, à cause de l’augmentation de la population mondiale et des changements d’habitudes alimentaires. Mais il disait aussi que ces nouveaux besoins pourraient êtres couverts d’une façon globale, en produisant la où il y a les ressources, par exemple en l’Amérique Latine, où aujourd’hui seulement 19% du territoire exploitable est utilisé.

Et cela m’a fait penser à la politique alimentaire au Venezuela. Depuis quelques années on produit de moins en moins au Venezuela, à cause de la politique du gouvernement qui cherche à débiliter l’industrie privée vénézuélienne car il la voit comme une force importante opposée au gouvernement. Malheureusement, cette politique n’a produit que le désapprovisionnement de pas mal de produits. Aujourd’hui le gouvernement doit importer des aliments basiques qu’on avait traditionnellement produits, comme le lait ou la viande.

Alors que dans le monde, la plupart des pays essaient d’assurer leur indépendance alimentaire ou d’assurer un approvisionnement a long terme, le Venezuela satisfait de moins en moins ces propres besoins, alors qu’on dispose de l’eau et des ressources technologiques nécessaires pour produire nos biens alimentaires. J’espère que ces décisions, prises seulement par des raisons politiques, n’entraînent pas des conséquences dévastatrices à long terme.

samedi 6 juin 2009

La bataille de la propagande électorale


Cette photo vous surprends ? J’imagine que non car la répartition équitable de la propagande électorale en France est tout à fait normale.

Moi, ça m’a surpris énormément la première fois que j’ai le vu, car au Venezuela, les panneaux électorales sont collés un peu partout, là où il y a de la place, mais surtout, sans aucune prévision ou réglementation sur combien des panneaux chaque parti politique a le droit d’afficher. Alors, la quantité des panneaux devient une question d’argent, le parti politique qui en a le plus fait le plus de propagande. Et au Venezuela, un pays où le principal business, le pétrole, est géré sans aucun scrupule par le gouvernement en ce moment, vous pouvez imaginer qui gagne cette bataille.

lundi 1 juin 2009

De la peur ou du pur despotisme ?

Depuis quelques jours, Mario Vargas Llosa, ainsi qu’autres intellectuels latinoaméricains sont au Venezuela pour discuter dans un forum sur la liberté et la démocratie. Pour les défier, Chavez les a invités à débâtir publiquement avec lui dans son programme télévisé qui allait durer 4 jours.

Tandis que les intellectuels décident d’accepter l’invitation et de nommer Vargas Llosa comme leur représentant dans ce débat, Chavez suspende son émission et se rétracte en disant qu’ils ont mal compris, qu’il avait invité les intellectuels étrangers à débâtir avec les intellectuels socialistes vénézuéliens, mais pas avec lui, qu’il allait seulement être le modérateur, car pour débâtir avec lui, il faudra à Vargas Llosa d'être le président du Pérou.

Je ne sais pas si Chavez a eu peur de débâtir publiquement avec Vargas Llosa ou si c’est simplement un acte de despotisme, mais quelle que soit la raison de cette décision, le message est très clair pour moi : le vrai débat d’idées n’existe pas au Venezuela. Je ne peux pas imaginer une démocratie où il faut être Président pour s’adresser au Président. Si Vargas Llosa n’a pas gagné le droit de discuter avec Chavez, alors quel vénézuélien qui ne partage pas ses idées pourrait le prétendre ?