samedi 28 mars 2009

Les mesures économiques

Pendant des mois, le gouvernement du Venezuela n’a pas voulu accepter que la crise économique mondiale allait nous affecter. Le président a voulu cacher aux vénézuéliens que les temps seront durs, cela seulement afin de pouvoir garder sa popularité et gagner le referendum du 15 février dernier. Mais les prix du pétrole ne remontent pas, et la crise au Venezuela n’est peut plus être cachée.

Le budget de l’année 2009 a été prévu à 60 $ le baril de pétrole. Le déficit est insoutenable et le président Chavez a été obligé dimanche dernier à prendre des mesures économiques, qualifiés selon lui, de « socialistes ». La première est la réduction de la dépense publique. Dans un pays comme le Venezuela, cela ne fera que ralentir encore plus l’économie car les investissements privés sont de moins en moins encouragés et l’argent public est devenu le seul moteur de l’économie.

Mais la mesure la plus importante est l’augmentation de la TVA de 9 à 12%. Et Chavez veut nous faire croire qu’il n’y a rien de plus socialiste que l’augmentation de l’impôt qui s’applique à toutes les classes sociales dans la même proportion. Une mesure de plus qui prouve que le discours de ce gouvernement n’a rien à voir avec ses actions. Une fois de plus c’est la population la plus pauvre qui est la plus affectée avec ses actions. Les plus riches pourrons toujours s’en sortir, mais c’est pour les gens les plus défavorisés (ceux pour qui Chavez se bat dans son discours) pour qui le coût de la vie deviens de plus en plus insoutenable.

Le plus ironique de cette situation est que notre gouvernement n’attend qu’une chose : que les pays capitalistes sortent de la crise pour que les prix du pétrole remontent et pouvoir ainsi sauver le « socialisme du XXI siècle ».

jeudi 26 mars 2009

Les opinions politiques

J’ai reçu hier un e-mail d’une amie vénézuelienne à qui j’avais envoyé l’adresse de ce blog. Elle m’a répondu que même si elle étais consciente des erreurs du gouvernement, elle étais d’accord avec les changements politiques. Cette réponse m’a fait très plaisir car, au Venezuela, il y a quelques années qu’on n’ose pas discuter de politique avec des personnes qui ont des avis différents.

Et c’est justement ce qui nous manque. On nous a fait croire que les gens qui ne partage pas l’avis du gouvernement n’ont pas de conscience sociale, et ce n’est pas vrai. Je suis convaincue que dans un pays où la population est si pauvre, il faut un gouvernement d’ordre social, qui s’occupe des plus démunies en le proportionnant une bonne éducation, un service de santé digne et de la sécurité. Rien de tout ça n’est existe encore au Venezuela, mais ce qui je reproche le plus au gouvernement actuel est l’intolérance.

Nous devons reconnaître que ce gouvernement a fait parler de politique a tous les vénézuéliens et il a fait prend conscience à beaucoup des gens de la pauvreté qui existe dans notre pays. Mais il a séparé les gens, et comme conséquence, il n’y a pas de discussion politique critique. On ne connaît pas les arguments des gens qui soutient le gouvernement, on les entend seulement répéter le discours du président.

Avec ce blog, je cherche à donner un avis critique, et le plus objectif possible du quotidien vénézuélien, mais ce n’est que mon opinion. Cette discussion ne sera pas complète que quand des avis différents au mien expriment aussi leurs points de vue.

dimanche 22 mars 2009

La répression politique

Au Venezuela, officiellement, il n’y a pas de répression politique. C’est vrai, elle est cachée. Hier, le Président a déclaré qu’il était prêt à emprisonner Manuel Rosales, maire de la ville de Maracaibo, parce que, selon Chavez, il possède quinze propriétés agricoles et une riche maison, et qu’ils proviennent de la corruption. Mais, comme par hasard, il se trouve que Manuel Rosales est aujourd’hui un des principaux représentants de l’opposition, qui a été le candidat aux derniers présidentiels, et qui a gagné en novembre dernier la Mairie de la ville de Maracaibo, une des villes les plus peuples et avec les plus d’influence politique au Venezuela.

Quelle coïncidence !

Qu’un des leaders de l’opposition qui prendre de plus en plus de force contre Chavez soit maintenant poursuivi par corruption nous donne l’impression que le gouvernement se fout de nous et qu’il ne cherche que des excuses pour affaiblir l’opposition qui commence à prendre de l’ampleur.

Mais ce n’est pas la première fois que ça arrive. Fin 2007, le président de l’association d’étudiants de l’Université des Andes, Nixon Moreno, qui a pris position contre le gouvernement de Chavez, a été accusé de tentative de viol par une femme policière. Le fait aura eu lieu dans une manifestation contre le gouvernement, où l’étudiant protestait et la femme policière faisait parti de la force de l’ordre qui réprimait les manifestants. En vue de l’absurdité de l’accusation, l’étudiant a pu se réfugier dans une ambassade et il a dû fuir du pays il n’y a pas longtemps.

Ainsi, aujourd’hui au Venezuela, il n’y a pas officiellement des prisonniers politiques, mais il y a des personnes que de par ces actions politiques sont poursuivies et emprisonnés sous des faux prétextes, parfois vraiment irréels. Ceci me fait peur, car ces actions montrent que la répression politique devient de moins en moins cachée.

lundi 16 mars 2009

La lutte des minorités

Je suis allé voir le film Milk et j’ai trouvé qu’il décrit parfaitement la lutte des minorités. Sean Penn s’engage énormément avec ces luttes, même en dehors de ses films.

Le problème est qu’en s’engageant sur la lutte d’une minorité, on peut quelques fois contribuer à l’écrasement d’une autre. Sean Penn, ainsi que Benicio del Toro, sont déjà allés au Vénézuéla pour soutenir le gouvernement de Chavez. Ils l’ont fait sûrement parce qu’ils croient au discours de Chavez et parce que ils croient que de cette façon ils contribuent à la lutte de la population la plus pauvre du Venezuela, longtemps oubliée par les gouvernements d’avant et qui pensent avoir en Chavez un vrai représentant. Et comme ces acteurs ont l’air engagés, ils ne font que légitimer le gouvernement de Chavez aux yeux des étrangères. Le problème est qu’ils se trompent sur la vérité vénézuélien et qu’en légitimant ce gouvernement ils ne font qu’écraser la partie de la population vénézuélienne qui essaie de montrer au monde que ce gouvernement ne fait qu’augmenter les inégalités au Vénézuéla, et que de la même façon que les gouvernements d’avant, il ne fait que se servir des plus pauvres pour arriver au pouvoir, tout en le donnant le faux espoir de s’occuper d’eux.

Il y a quelques jours, j’ai parlé à un latinoaméricain de la réélection de Chavez, j’ai lui disais que je pensais que il sera réélu en 2013 si il y a suffisamment d’argent provenant du pétrole à ce moment là pour acheter le peuple. Lui il m’a demandé avec l’air même inquiète : et si d’ici là il s’occupe vraiment des pauvres ? et s’il met en pratique ces promesses ?. Moi j’ai lui répondu : à ce moment-là, je voterai pour lui.

mardi 10 mars 2009

L’autocensure

Au Venezuela nous vivons encore dans une démocratie et officiellement il n’y a pas de censure. Mais dans la population vénézuélienne il apparaît un comportement qui reflète le totalitarisme: l’autocensure.

La semaine dernière, un des orchestres symphoniques les plus importants du Venezuela allait jouer dans la présentation de la pièce « un violon sur le toit », pièce emblématique juive. Quelques jours avant de commencer les répétitions, un fonctionnaire de l’orchestre a décidé que l’orchestre ne devait pas y jouer. Personne ne l’a donné l’ordre, mais comme l’orchestre reçoit de l’argent du gouvernement et le gouvernement a rompu ces relations diplomatiques avec Israël, il a pensé que c’était la meilleure décision pour ne pas perdre le financement.

Le deuxième exemple c’est moi. Je publie sous un pseudonyme à 7619 Km de Venezuela ! Vous direz que j’exagère, et vous avez probablement raison. Je ne suis pas suffisamment courageuse pour assumer mes opinions ouvertement, mais j’ai quelques raisons. La première est que je travaille dans un métier où aujourd’hui au Venezuela il faut être inscrit au parti politique du gouvernement pour y avoir un poste. Vous pouvez imaginer qu’avec mes opinions je n’y trouverai jamais un travail. Mais, j’ai une raison plus importante, et c’est que j’ai de la famille au Venezuela et je ne voudrais pas les causer des problèmes. Il y a déjà des membres de ma famille qui ont perdu ses emplois par des raisons politiques et je ne voudrais pas en augmenter le nombre.

Quand dans un pays ce sont les propres individus qui commencent à se censurer, c’est parce que le gouvernement a déjà suffisamment inculqué la peur.

dimanche 8 mars 2009

Les origines vénézuéliennes

Je ne m’étais jamais demandé mes origines jusqu’à il y a quelques années. Peut-être, j’ai commencé à le faire parce que je suis venue en Françe et que les gens ici me posent toujours cette question, mais peut être que j’ai commencé à le faire parce que Chavez dans son discours dit tous les jours qu’il est le premier président d’origine amérindien ou noir (en dépendent des circonstances). Rien de plus faux. Mais c’est qui est important est que je ne me suis jamais demandé quelles étaient mes origines, parce que avoir des origines amérindiennes, européens ou africaines m’est complètement égale, la réalité est que je suis simplement vénézuélienne.

Ils m’ont appris à l’école que les vénézuéliens viennent du brassage des habitants aborigènes, des espagnols qui sont arrivés après la découverte du continent et des africains qu’ils ont emmené. On m’a appris à l’école qu’aux XVI et XVII siècles, les mestizos étais les vénézuéliens qui étais né d’un mélange entre un espagnol et un amérindien, les mulatos entre un espagnol et un africain et les zambos entre un africain et un amérindien. Quatre siècles plus tard on est tous mélangés et les seules personnes qui peuvent connaître réellement un de ces origines sont ceux qui sont descendants de l’immigration européenne du vingtième siècle. Le reste peut s’amuser à élucubrer sur ces origines en fonction des ces noms (dans la culture hispanique, on porte d’abord le nom de son père, puis celui de sa mère). Je porte des noms d’origine espagnole, mais tellement courants au Venezuela que, il y a quelques années, pour la publicité de la mise en place de la nouvelle carte d’identité vénézuélienne, c’étais mon nom qui était écrit dessus (ce qui veut dire que la moitié du Venezuela le porte).

En fonction des régions du Venezuela, on peut trouver de gens avec des visages plus au moins amérindiens ou des régions où les gens ont un teint de peau plus au moins foncée (les régions où les espagnols ont emmené la plus grande quantité d’africains pour le travail de la terre), mais jusqu’à il y a quelques années, pour la plupart des vénézuéliens ces origines étaient sans aucune importance. C’est seulement le discours de Chavez qui cherche depuis quelques années à séparer les gens, sur une base complémente fictive, qui remonte à quatre cents ans.

Chavez n’a pas le droit de dire qu’il est plus vénézuélien que moi, ou que n’importe quel autre avec une couleur de peau plus ou moins mate ou un visage plus au moins amérindien que lui. Nous sommes tous issus du brassage.

jeudi 5 mars 2009

La cuisine vénézuélienne

L’année dernière il y a eu un politicien de la gauche française qui est partie au Venezuela pour rencontrer Chavez. Avant de rentrer en Françe, il a déclaré à la presse vénézuélienne qu’il était très content de voir que maintenant les vénézuéliens mangeaient de la cuisine typique et qu’il ne mangeais plus au Mc Donalds. Ça m’a fait énormément rire. D’abord parce que si je suis indulgent avec ce politicien, je dirais qu’ils l’ont bien eu. Il suffit d’une balade en voiture au Caracas (ou dans n’importe quelle autre ville) pour voir défiler les chaînes de fast food américaines ou même européens, autant dans les endroits branchées de la capital que dans les « barrios » (l’équivalent chez nous du mot brésilien favelas). Et dedans il y a du monde, on fait la queue autant que dans les fast food dans le reste du monde.

Il faut bien dire que pour les vénézuéliens ce n’est pas donné. Ça coûte beaucoup d’argent, mais c’est un symbole de statut social, et c’est surtout un symbole de participation du développement mondial. Pendant des décennies les pays développés nous ont envoyés cette image, aujourd’hui, aux oeils des citoyens du tiers-monde, le développement de nos pays va forcément accompagné des chaînes de fast food, des grosses voitures ou d’un home cinéma. Les pays développés se sont rendu compte que ce n’est pas forcément les cas, mais il faudra des décennies avant que les citoyens du tiers-monde en prennent conscience, et ça si nous sommes optimistes.

Mais en fait ils ont menti au naïf politicien de façon encore plus grave, car les vénézuéliens n’ont jamais laissé de manger la cuisine typique vénézuélienne. Nous mangeons des « arepas » tous les soirs, des « empanadas » tous les matins et des « hallacas » toutes les fêtes de noëls, et ça n’a jamais changé depuis que je suis toute petite. Même depuis quelques années il y a des chaînes de fast food vénézuéliens qui se développent un peu partout. Alors, je comprends bien qu’on veut sympathiser avec le président vénézuélien en France parce que les révolutions ont toujours un air romantique, mais il faut essayer d’être un peu plus objectif.

Lexique culinaire vénézuélien

Arepa : Espèce de pain de farine de maïs, qu’on mange farci avec de la viande, du fromage, des œufs ou même des avocats (en fait vous pouvez le farcir avec tout)
Empanada : Beignet de farine de maïs frit, farci avec du fromage, ou de la viande, ou même de poisson
Hallaca : Plat vénézuélien préparé seulement pour les fêtes de noël. Il est farci de la viande de porc, de volaille, de bœuf, mais aussi de légumes, de pois chis, des olives, des raisins et des câpres, préparé dans une feuille de banane plantane.
Pabellon Criollo : Le plat typique vénézuélien. Composé de la viande de bœuf effilé, du riz, de haricots noirs et de la banane plantain frite.