jeudi 5 mars 2009

La cuisine vénézuélienne

L’année dernière il y a eu un politicien de la gauche française qui est partie au Venezuela pour rencontrer Chavez. Avant de rentrer en Françe, il a déclaré à la presse vénézuélienne qu’il était très content de voir que maintenant les vénézuéliens mangeaient de la cuisine typique et qu’il ne mangeais plus au Mc Donalds. Ça m’a fait énormément rire. D’abord parce que si je suis indulgent avec ce politicien, je dirais qu’ils l’ont bien eu. Il suffit d’une balade en voiture au Caracas (ou dans n’importe quelle autre ville) pour voir défiler les chaînes de fast food américaines ou même européens, autant dans les endroits branchées de la capital que dans les « barrios » (l’équivalent chez nous du mot brésilien favelas). Et dedans il y a du monde, on fait la queue autant que dans les fast food dans le reste du monde.

Il faut bien dire que pour les vénézuéliens ce n’est pas donné. Ça coûte beaucoup d’argent, mais c’est un symbole de statut social, et c’est surtout un symbole de participation du développement mondial. Pendant des décennies les pays développés nous ont envoyés cette image, aujourd’hui, aux oeils des citoyens du tiers-monde, le développement de nos pays va forcément accompagné des chaînes de fast food, des grosses voitures ou d’un home cinéma. Les pays développés se sont rendu compte que ce n’est pas forcément les cas, mais il faudra des décennies avant que les citoyens du tiers-monde en prennent conscience, et ça si nous sommes optimistes.

Mais en fait ils ont menti au naïf politicien de façon encore plus grave, car les vénézuéliens n’ont jamais laissé de manger la cuisine typique vénézuélienne. Nous mangeons des « arepas » tous les soirs, des « empanadas » tous les matins et des « hallacas » toutes les fêtes de noëls, et ça n’a jamais changé depuis que je suis toute petite. Même depuis quelques années il y a des chaînes de fast food vénézuéliens qui se développent un peu partout. Alors, je comprends bien qu’on veut sympathiser avec le président vénézuélien en France parce que les révolutions ont toujours un air romantique, mais il faut essayer d’être un peu plus objectif.

Lexique culinaire vénézuélien

Arepa : Espèce de pain de farine de maïs, qu’on mange farci avec de la viande, du fromage, des œufs ou même des avocats (en fait vous pouvez le farcir avec tout)
Empanada : Beignet de farine de maïs frit, farci avec du fromage, ou de la viande, ou même de poisson
Hallaca : Plat vénézuélien préparé seulement pour les fêtes de noël. Il est farci de la viande de porc, de volaille, de bœuf, mais aussi de légumes, de pois chis, des olives, des raisins et des câpres, préparé dans une feuille de banane plantane.
Pabellon Criollo : Le plat typique vénézuélien. Composé de la viande de bœuf effilé, du riz, de haricots noirs et de la banane plantain frite.

1 commentaire:

  1. Je suis tout à fait d'accord avec toi, les fast food, la voiture individuelle, le confort du monde moderne sont considérés comme des acquis sociaux pour les pays pauvres et/ou du tiers monde. Dans la pauvreté qu'ils connaissent ils n'ont pas conscience de l'inutilité de certaines choses et de la nécessité de les changer que ce soit pour des raisons écologiques ou autres. En même tant on ne peux pas leur jeter la pierre, notre société commence à peine à en prendre conscience.

    On pourrait néanmoins penser qu'un pays dont le dirigeant se revendique révolutionnaire et anti-capitaliste propose une autre voie de développement à son peuple.

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