dimanche 17 janvier 2010

Une vraie augmentation de salaires ?

Vendredi dernier Chavez a annoncé une augmentation de 25 % sur les salaires vénézuéliens. Ce chiffre paraît énorme, mais dans la réalité vénézuélienne d’aujourd’hui ce n’est pas suffisant.

D’abord il faut comprendre pourquoi cette augmentation a lieu au mois de janvier quand, dans la tradition vénézuelienne, les augmentations des salaires ont lieu le 1er mai, le jour du travail. En plus, cette augmentation n’est pas effective tout de suite mais 10% en mars et 15% plus tard en septembre. C’est simplement parce que la dévaluation du Bolivar de la semaine dernière affecte la popularité de Chavez en ce moment. C’est aussi parce le Venezuela vit une vraie crise énergétique provoquée par le manque d’investissement et de maintien des installations. La semaine dernière, le président a été obligé à programmer des coupures d’électricité à Caracas, mais ça a été si mal perçu par la population qu’il a dû revenir sur sa décision et il n’y aura plus de rationnement à Caracas, même s’il y en aura bien en province. Alors, pour ne pas voir sa popularité diminuer, Chavez a décidé d’annoncer une augmentation des salaires, du pur populisme.

Cette augmentation est absolument nécessaire au Venezuela, mais ce n’est pas suffisante. D’abord parce que l’augmentation ne s’applique qu’au salaire minimum, et le plus importante, parce que l’inflation au pays a atteint 26,1% l’année dernière (chiffre officiel), la plus haute d’Amérique Latine. Alors, le 25% d’augmentation ne couvre pas ce qu’on a perdu avec l’inflation et moins encore avec la dévaluation. Ce sont les situations comme celle-là qui montrent comment Chavez joue avec son discours et comment si on ne s’informe pas, on peut facilement tomber dans son piège et croire qu’il fait un très bon travail.

7 commentaires:

  1. Bonjour Anna. Non, l'augmentation du salaire ne se base pas sur des critères populistes, mais bêtement économiques. D'accord, il n'y a que le salaire minimum qui augmente et c'est en fonction de l'inflation. Mais si vous regardez dans l'histoire récente, entre 1990 et 1998, ou entre 1980 et 1989, pourriez-vous me dire quelle augmentation vous constatez? Pourtant, inflation il y avait aussi.

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  2. Bonjour. Je suis d’accord avec vous pour dire que l’augmentation du salaire était nécessaire en tant que mesure économique, dû à une inflation de 26% et d’une dévaluation du Bolivar de 100%. Ce n’est pas l’augmentation en soit que je considère populiste mais c’est le fait de l’annoncer en janvier, quand elle ne prendra pas effet qu’une partie en mars et la plus grande partie en septembre (quand, en plus de l’inflation existante, il faudra ajouter celle des huit premiers mois de 2010). Cela me paraît une manipulation pour préparer les gens aux élections parlementaires de cette année.

    Je ne dis pas que dans les périodes que vous mentionnez (il a eu 5 présidents) l’augmentation du salaire suivait toujours l’inflation. Celle-ci était élevée et les politiques économiques et sociales erronées n’ont pas réussi à diminuer les inégalités dans le pays. Toutes ces erreurs ont conduit à l’élection de Chavez en 1998. Mais, ça fait 11 ans qu’il est au pouvoir avec des revenues provenant du pétrole plus élevés que jamais, cependant, la situation ne s’est pas améliorée.

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  3. Re-bonjour Anna :-) Ce que vous dites sur le populisme pourrait se défendre, mais de mon côté, au contraire, j'ai toujours perçu bien plus populistes les annonces qui sont faites le 1er mai (quelque soit le pays, européen ou sud-américain) que les annonces faites le restant de l'année. Dans ce cas aussi, j'aurais trouvé populiste (sans rien enlever au coté économique) si Chavez annonçait l'augmentation le 1er mai, pour faire vibrer la corde travailleuse, particulièrement sensible ce jour là. Dans ce cas, je trouve qu'il se tient à la réalité économique et à l'annonce de la dévaluation: il annonce l'augmentation maintenant et elle prend cours, partiellement, en mars. L'année passée, il a annoncé l'augmentation en mars et elle prenait cours partiellement en mai (pourtant, pas d'intentions "électoralistes", le référendum ayant eu lieu en février). Il se retrouve décalé en fonction de la réalité de l'année.

    Que l'augmentation se fasse en deux temps est certes défavorable à la population (qui ne voit pas l'inflation compensée imédiatement alors qu'elle l'a subit imédiatement), mais bénéfique pour les entreprises, qui n'auraient pas les moyens d'accorder une si grande augmentation d'un seul coup. Dans les deux cas, quoi qu'on en fasse, il est impossible de contenter les deux parties. Et Chavez, quoi qu'il en pense du secteur privé, il n'a pas le choix, il doit composer avec. Dans ce cas, je trouve qu'il fait preuve de pragmatisme et qu'il ne se tient pas qu'au coté idéologique et impulsif.

    Je ne doute pas un instant qu'à pourcentage égal, l'augmentation des salaires ne couvre pas l'inflation annuelle, car entre les chiffres sur papier et la réalité il y a toujours une différence que seuls les gens ressentent dans la vie de tous les jours.

    D'après les chiffres du Ministère du Travail (et ce sont des chiffres encodés avant Chavez), le salaire moyen au Venezuela avait atteint en 1993 son niveau de 1968... Une très forte dégradation. Sur le site d'OPALC (www.opalc.org), si vous faites une recherche avec les mots clés "venezuela 80-90), vous avez un article qui s'appelle "Venezuela - L'appauvrissement des secteurs populaires" (je ne peux pas faire copier coller ici). En se basant que sur les chiffres, je trouve qu'il y a une amélioration ces 11 dernières années et pas des moindres. Je vous dirais davantage sur la "réalité", si j'avais été au Venezuela; le contraire serait malhonnête de ma part).

    Si vous ne voyez pas d'inconvenient, je repasserai de temps en temps sur votre blog pour échanger quelques idées avec vous. Pour vous avoir lu hier après-midi (archives 2009), nous sommes "opposés" politiquement, mais je trouve votre expression agréable, même si je ne suis pas d'accord avec toutes vos idées. Bref, je vous lirai avec plaisir!

    Alin

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  4. Bonjour, J'aurai voulu savoir quel est le salaire moyen au venezuela ? et avec quel montant peut-on vivre confortablement dans ce pays ?

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  5. Chavez est UN FILS DE PUTE

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  6. On peut pas vivre confortablement car il y a pas de democracie FAUT QUE CHAVEZ PARTE IL DETRUIT LE PAYS!

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  7. Je ne suis pas vénézuélienne, mon futur mari oui.
    J'ai été au Vénézuela l'an passé et c'est un pays magnifique, cependant, je me suis rendue compte, par moi-même, que Chavez le pourrit!
    Il enfonce le Venezuela dans une spirale donc ce sera difficile s'en sortir.
    Meme si il n'est plus au pouvoir (un jour, espérons le), il faudra des années et des années, avant de pouvoir remettre le pays sur pied.

    Chavez devrait partir. Chavez devrait se faire chasser! Le peuple venezueien devrait se révolter et le faire tomber!!!!!

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