mardi 5 mai 2009

La chasse à l’homme. Deuxième partie

Le titre de cette série de posts obéit à la persécution qui a entamé le gouvernement vénézuélien contre Manuel Rosales, un des principaux dirigeants de l’opposition. C’est une véritable chasse à l’homme. D’abord, Chavez accuse publiquement Manuel Rosales par des faits de corruption, dans un de ses discours du dimanche. Quelques jours après, un tribunal lance un mandat d’arrêt et la police arrive chez lui avec des moyens comme pour arrêter le pire des criminels. Puis, comme il n’est pas là (il devait forcément se cacher, car s’il reste au Venezuela, il sera jugé coupable sans aucune preuve comme ce le cas des policiers), ils ont lancé un mandat d’arrêt international avec l’Interpol. Le dernier épisode : Chavez rappelle son ambassadeur au Pérou car ce pays lui a donné l’asile politique.

Cette action est révélatrice, car en donnant l’asile politique à Manuel Rosales, le Pérou reconnaît que le gouvernement vénézuélien entame une persécution politique, c’est reconnaître d’une certaine façon les actions totalitaires du régime de Chavez au niveau international.

Cette situation ne plait pas à Chavez, car selon lui Rosales est un criminel. Heureusement que le Pérou a compris qu’aujourd’hui les régimes totalitaires se comportent de façon plus discrète qu’il y a 50 ans. Chavez n’allait pas accuser Rosales de s’opposer à son gouvernement, il a, évidemment, inventé un dossier de corruption qui l’autorise à le persécuter.

Voici la difficulté au niveau international pour comprendre ce type des régimes. Il faut écouter les différentes parties afin de se faire une opinion. Mais il y a encore plus simple, on pourrait simplement observer ses actions et se demander si on les accepterait ici en France, et si ce n’est pas seulement parce cela arrive très loin d’ici que l’on accepte ce type de démocratie « particulière ».

3 commentaires:

  1. J'en reviens encore une fois au fait qu'il est difficile de tirer les choses au clair. Ces accusations sont elles fondées. L'enquête sur Manuel Rosales a débuté en Septembre 2004 donc avant les élections de 2006. Les chavistes entendent que les preuves contre Manuel Rosales sont nombreuses et concrètes mais n'en fourni aucune. De son côté Manuel Rosales ne fourni pas non plus de preuve de son innocence et Siemens reconnait avoir versé des pots de vin pour obtenir le marché du métro de Maracaibo. Donc qui dit la vérité dans tout ça? Un autre opposant au pouvoir, l'ancien ministre de la défense, le général Bauduel est également poursuivi pour extorsion de fonds. Le pouvoir se défend de toute chasse aux sorcières citant notamment l'exemple de Carlos Gimenez, ancien gouverneur partisan de Chavez et arrété pour corruption en Juin 2008. Donc comment dicerné le vrai du faux, est ce que Carlos Gimenez ne posait pas d'autres problèmes, plus important que les actes de corruption dont il a été accusé?

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  2. Sur les accusations contre Manuel Rosales :

    Si l’on regard les media et la plupart de sites Internet, on a l’impression que Rosales est accusé de plain de choses : d’enrichissement illicite, d’avoir plusieurs villas au Venezuela et en Floride, d’avoir plain de haciendas, de conspirer pour tuer Chavez, de coup d’état, d’agent de la CIA, et je viens d’apprendre que Siemens lui a versé de l’argent pour le contrat du metro de Maracaibo. La propagande du gouvernement contre lui a beaucoup d’effet. Mais en réalité, connaissez vous le délit pour lequel Rosales est poursuivi ? Je vous parle du vrai délit, celui qui est inscrit dans les tribunaux. Probablement non. C’est une accusation absurde, il est poursuivi pour avoir donné, légalement, une ancienne camionnette du gouvernement, qui partait à la déchetterie, à un policier. Ceci est une indication de que toutes les autres accusations sont fausses.

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  3. Carlos Gimenez (juin 2008) et plus récemment (avril 2009) Juan Barreto, ce sont deux des très rares cas de partisans de Chavez que sont poursuivis par corruption. Giménez a été « victime » d’une lutte de pouvoir dans la région de Yaracuy entre partisans de Chavez. Des dirigeants du PSUV (le parti de Chavez) l’ont dénoncé par corruption et, comme ce n’était pas difficile de trouver des preuves, car c’était vrai qu’il avait commis des faits de corruption dans son administration, il a été jugé et condamné. Gouvernement et opposition n’ont pas eu de différences là-dessus.

    Dans le cas de Barreto, la corruption était aussi assez évidente, tout comme dans le cas d’autres dirigeants du PSUV qui se sentent à l’abris de la justice. Pourquoi ils ont choisi Barreto et pas un autre? Des disputes internes ? Des vrais intentions de lutter contre la corruption ? Une excuse pour dire qu’il n’y a pas que les opposants que sont poursuivis par corruption ? Toutes ces raisons au même temps peut-être. C’est trop récent pour le dire. Mais, en tout cas, l’existence d’un procès bien fondé contre un des partisans de Chavez ne peut pas nous empêcher de voir la façon comment la justice est instrumentalisée au Venezuela pour faire taire les opposants politiques.

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